Comment éviter les pièges lors d’une expertise médicale est une question fréquente chez les victimes d’accidents et de fautes médicales. Après un accident de la route, un accident de travail, une erreur médicale ou toute forme de préjudice corporel, l’étape de l’expertise peut déterminer vos chances d’obtenir une indemnisation juste. Pourtant, de nombreuses personnes s’y rendent sans préparation, ce qui peut réduire leurs chances d’obtenir une indemnisation à la hauteur des dommages subis.
L’objectif est de bien préparer votre expertise médicale, de comprendre les pièges à éviter, et d’adopter des comportements clairs lors de l’expertise médicale, qu’elle soit une expertise amiable ou une expertise judiciaire. Le recours à un médecin conseil de victime ou à un avocat spécialisé en droit de la santé peut aussi renforcer vos chances d’obtenir une indemnisation juste.
1. Réunir tous les documents et préparer votre dossier médical avant l’expertise médicale
Avant une expertise, votre dossier médical doit être complet. Rassemblez tous les comptes‑rendus, imageries, rapports d’hospitalisation, consultations, soin(s) reçus et antécédents. Ce dossier médical permet au médecin expert de formuler un diagnostic fiable et de bien évaluer les séquelles et limitations fonctionnelles. Une expertise judiciaire ou une expertise amiable ne peut reposer uniquement sur une simple visite médicale sans historique.
Bien préparer votre expertise médicale signifie que vous évitez de laisser des trous dans votre dossier, qui pourraient être exploités pour limiter votre indemnisation. Si certaines pièces manquent, vous risquez que le médecin expert ou la compagnie d’assurance retiennent que vous avez omis un traitement ou sous‑déclaré un soin. Classer les documents par ordre chronologique est également recommandé afin de faciliter le travail du médecin expert.
2. Se faire assister par un médecin conseil de victime
Lors d’un tel processus, faire appel à un médecin conseil de victime constitue un soutien précieux. Tandis que le médecin expert peut être désigné par la compagnie d’assurance ou par l’organisme qui demande une expertise médicale, le médecin conseil travaille avec la victime pour préparer les questions, identifier les préjudices ignorés et vérifier les conclusions proposées. Cela améliore les chances d’obtenir une indemnisation à la hauteur des dommages subis. Grâce à cette assistance médicale, les victimes d’accidents peuvent mieux comprendre les « zones grises » : préjudices psychologiques, limitations fonctionnelles, retard de consolidation. Le médecin conseil aide à traduire ces réalités en termes d’évaluation du préjudice corporel.
Se faire assister par un médecin‑conseil vous offre un appui technique et stratégique, notamment pour éviter des pièges lors de l’expertise.
3. Faire une lettre ou cahier de doléance ainsi qu’un cahier de soins
Pour bien se préparer au rendez‑vous avec le médecin expert, votre dossier peut inclure une lettre ou cahier de doléance détaillant tous les préjudices subis (physiques, psychiques, professionnels) et un cahier de soins retraçant tous les traitements que vous avez reçus ou suivez encore.
Le cahier de soins chronologique donne une vision claire de vos soins, de la fréquence, des coûts, des effets et des complications. La lettre de doléance identifie ce que vous réclamez : douleur chronique, incapacité, anxiété,… Cette préparation permet de structurer vos attentes, de guider l’examen et de documenter les effets sur votre vie quotidienne. Sans cette préparation, vous risquez que des postes de préjudice ne soient pas pris en compte, ou que l’expert minimise les effets.
4. Le médecin expert est spécialisé, rien ne sert de simuler
L’expertise médicale est une étape professionnelle rigoureuse. Le médecin expert doit être un expert indépendant, compétent dans sa spécialité médicale et formé à l’évaluation des séquelles. Le but n’est pas de « jouer » une incapacité, mais de fournir un bilan sincère et fidèle des dommages corporels. Simuler ou exagérer un dommage peut discréditer votre dossier, créer des incohérences, et nuire à votre crédibilité. Le médecin expert ne remplace pas votre médecin traitant. Il évalue, souvent sans lien thérapeutique, la consolidation, l’atteinte permanente et les limitations fonctionnelles.
Vous devez donc coopérer, répondre avec exactitude, et ne rien omettre. Plutôt que de tenter une « performance », optez pour la transparence et la préparation, cela réduit les risques d’erreur et les pièges.
5. Ne pas minimiser les préjudices physiques ni psychologiques
Les préjudices ne se limitent pas aux blessures visibles. Les dommages psychiques – anxiété, trouble de stress post‑traumatique, perte de qualité de vie – occupent une place croissante dans les expertises médicales. Si vous limitez votre argumentation aux seuls dommages physiques, vous risquez de laisser de côté des éléments de votre préjudice corporel. Le médecin expert doit évaluer l’ensemble des dommages subis, y compris les séquelles invisibles mais réelles.
Ainsi, avant l’expertise, dressez la liste de tous les effets, physiques et psychologiques. Documenter ces dernières est une mesure de bon sens pour obtenir une indemnisation juste. En omettant ces aspects, on tombe dans un de ces pièges auxquels les victimes d’un accident peuvent être confrontées.
6. Se faire accompagner lors de l’expertise
Présenter seul une expertise médicale après un accident peut être intimidant. Un accompagnement, que ce soit un médecin conseil ou un représentant moral, peut vous aider à rester serein, à poser les bonnes questions et à noter les réponses. La partie adverse (compagnie d’assurance, organisme) profite parfois de l’émotion de la victime, de sa fatigue ou de son ignorance du processus pour minimiser les conclusions. Un accompagnement permet donc de garder une posture professionnelle et de garantir que rien n’échappe.
Cet accompagnement est donc un filet de sécurité pour éviter les pièges lors de l’expertise et préserver vos droits.
7. Se méfier et ne pas répondre directement à la compagnie d’assurance
Après l’expertise médicale, la compagnie d’assurance peut vous contacter pour une offre d’indemnisation ou des questions supplémentaires. Il convient de rester vigilant car un assureur cherche souvent à limiter les dommages et les honoraires. Répondre sans conseil ou fournir des explications non encadrées peut affaiblir votre position pour obtenir une indemnisation à la hauteur. Le médecin conseil de victime ou l’avocat peuvent vous aider à formuler une réponse réfléchie. Le rapport de l’expert d’assurance peut sous‑évaluer les séquelles pour réduire le montant de l’indemnisation.
En bref, ne communiquez pas directement sans accompagnement, pour éviter de tomber dans un autre des pièges à éviter lors de l’expertise médicale.
8. Se faire accompagner d’un avocat pour préparer l’expertise et faire vérifier tout document
L’intervention d’un avocat spécialisé en droit de la santé ou en droit du dommage corporel est un levier stratégique. Il peut vous aider à bien préparer votre expertise judiciaire ou médicale amiable, à choisir ou vérifier le choix du médecin expert, à anticiper les conclusions de l’expertise et les chances d’obtenir une indemnisation juste. Les avocats de Medlégal structurent le dossier, vérifient le mandat et veillent à ce que le rapport soit exploitable.
Parmi les tâches de l’avocat, celui-ci doit s’assurer que :
- Tous les soins sont documentés
- Tous les préjudices sont bien listés
- Les comptes‑rendus sont versés dans le dossier
- Les honoraires d’expert sont étudiés
- Les droits de la victime sont protégés
9. Lire le rapport d’expertise attentivement avec un avocat
Après l’examen médical, le médecin expert remet un rapport d’expertise. Ce document contient le diagnostic, les limitations, la date de consolidation, les recommandations, et l’évaluation des séquelles.
Lire ce rapport seul peut être risqué. Certaines conclusions peuvent paraître favorables mais contenir des hypothèses ou réserves qui limitent l’indemnisation. L’avocat spécialisé en droit du dommage corporel vous aide à identifier les passages à surveiller, les omissions, les contradictions, ou les facteurs qui réduisent vos droits. Il vérifie que toutes vos doléances et les soins du cahier de soins sont bien considérés. S’il y a des lacunes, c’est le moment de prévoir une contre‑expertise.
10. Vérifier les conclusions de l’expertise médicale et oser demander une contre‑expertise si nécessaire
Vous ne devez pas accepter une conclusion d’expertise sans l’analyser. Si vous estimez que les conclusions de l’expertise sont erronées, incomplètes ou biaisées, vous pouvez contester l’expertise médicale et demander une contre‑expertise (expertise amiable contradictoire ou nouvelle expertise judiciaire). Ces mécanismes existent pour corriger ou compléter le rapport initial.
Le recours à une nouvelle expertise ou à un expert indépendant augmente les chances d’obtenir une indemnisation à la hauteur des dommages. Votre avocat vous accompagnera pour formuler la demande, vérifier le mandat et organiser la logistique. Ne pas agir pourrait signifier accepter une indemnisation réduite voire inadéquate.
Faites vous accompagner dans toutes vos démarches
Faire une expertise médicale après un accident ou un dommage corporel est une étape majeure du droit du dommage corporel. Si vous cherchez à bien préparer votre expertise, éviter les pièges lors de l’expertise médicale, garantir une évaluation complète de tous les préjudices et maximiser vos chances d’obtenir une indemnisation juste, il est conseillé de faire appel à un avocat spécialisé en droit de la santé, un avocat en responsabilité médicale ou un avocat en dommages corporels. Notre cabinet d’avocats est à votre disposition pour vous accompagner efficacement dans ce processus complexe.
Questions fréquentes
Quel avocat choisir pour se faire accompagner dans une expertise médicale en cas de dommages corporels ?
Choisissez un avocat spécialisé en dommage corporel ou en droit de la santé. Ce professionnel connaît les mécanismes liés à l’expertise médicale, aux dommages corporels, et à l’accident de la route. Il saura préparer et éviter les pièges lors de l’expertise médicale. Les avocats de Medlégal vous aident à travers ces démarches.
Puis‑je choisir mon médecin expert ?
Non, l’expert doit être indépendant et est généralement désigné par l’organisme demandeur (organismes comme la SAAQ ou la CNESST). Vous pouvez toutefois contester ou demander une contre‑expertise et suggérer un médecin expert indépendant.
Comment se passe l’expertise médicale ?
Le médecin expert étudie le dossier médical, réalise un examen clinique, pose des questions, évalue les limitations fonctionnelles, la date de consolidation, les séquelles. Il rédige un rapport qu’il transmet aux parties.
Quel est le rôle du médecin expert ?
Le médecin expert est un professionnel qui évalue l’état de santé, les séquelles d’un dommage corporel, l’atteinte fonctionnelle, et formule une opinion indépendante. Il ne suit pas les soins. Son rapport sert à chiffrer l’indemnisation ou à trancher un litige.
Pourquoi demander une expertise médicale ?
Pour faire reconnaître un dommage corporel, évaluer les préjudices, documenter votre dossier médical, établir un lien entre l’accident et les séquelles, et maximiser vos chances d’obtenir une indemnisation juste.
Quels sont les délais pour avoir un rapport d’expertise ?
Le délai dépend de l’urgence et du cadre. Pour des organismes publics, il existe des délais internes. Avant l’expertise, préparez‑vous bien. Les délais peuvent être rapides ou plus longs selon la complexité.
Qui peut vous accompagner dans les démarches d’expertise médicale ?
Vous pouvez être accompagné d’un médecin conseil, d’un avocat ou d’un représentant. Cet accompagnement aide à formuler vos doléances, préparer le dossier médical, comparer les conclusions et vous soutenir sur le moment même.
Comment se comporter face au médecin expert ?
Répondez avec franchise. Apportez tous les documents. Soyez clair sur vos douleurs, capacités, limitations. Ne minimisez pas et n’exagérez pas. Évitez l’improvisation. Préparez‑vous à l’avance.





