Le 17 mars 2020, l’Assemblée nationale du Québec sanctionnait la Loi modifiant principalement la Loi sur la pharmacie afin de favoriser l’accès à certains services ainsi que la Loi modifiant la Loi sur les infirmières et les infirmiers et d’autres dispositions afin de favoriser l’accès aux services de santé. Ces lois sont caractérisées par l’apport de modifications au modèle de soins traditionnel, notamment par l’élargissement du champ d’exercices des pharmaciens et des infirmières praticiennes spécialisées (IPS).
Alors que le gouvernement anticipait une pression importante sur le réseau de la santé causé par le nombre croissant de personnes atteintes de la COVID-19, il était tout indiqué d’optimiser rapidement l’accès aux services et soins de santé de première ligne offerts à la population. C’est donc dans un contexte où l’état d’urgence sanitaire a été décrété en raison de la pandémie de COVID-19 que les parlementaires québécois ont adopté ces deux projets de Loi qui étaient à l’étude depuis l’automne 2019.
Les pharmaciens peuvent maintenant ajuster et prolonger des ordonnances médicales, prescrire des médicaments en vente libre et administrer des vaccins. Bien qu’il n’existe pour l’instant aucun vaccin contre la COVID-19, plusieurs compagnies pharmaceutiques y travaillent. Si un vaccin devenait accessible, la contribution des quelque 2 000 pharmaciens communautaires de la province pourrait s’avérer fort utile pour inoculer rapidement la population. Lorsque la pandémie de COVID-19 sera définitivement éradiquée, l’apport des pharmaciens lors de la vaccination de la grippe saisonnière par exemple, sera tout aussi appréciable.
Quant aux IPS, la loi entrera en vigueur ultérieurement, après que le règlement relatif à l’exercice de la profession aura également été adopté. Elles seront par la suite autorisées à accomplir des activités cliniques additionnelles, soit diagnostiquer certaines maladies courantes, déterminer des traitements médicaux et effectuer le suivi de grossesse normale ou à faible risque. Les IPS en soins de première ligne pourront donc prendre en charge des patients et les médecins auront ainsi plus de disponibilités pour offrir des consultations médicales aux patients aux prises avec des problèmes de santé plus complexes. La clientèle orpheline aura ainsi accès, espérons-le, plus rapidement à des soins de première ligne.
Alors que tous les professionnels de la santé seront fort sollicités au cours des prochains mois, le décloisonnement des actes initialement réservés permettra d’accroître l’offre de services et d’améliorer l’accessibilité aux soins de première ligne.