Lorsqu’un cycliste est impliqué dans une collision, la question de la responsabilité devient immédiate. Qui est en tort en cas d’accident avec un vélo ? Cette interrogation survient aussi bien pour le cycliste que pour l’automobiliste, le piéton ou tout autre usager de la route. Déterminer la faute n’est jamais automatique. Chaque cas repose sur les faits, les règles du Code de la sécurité routière du Québec et la jurisprudence en matière de responsabilité civile.
Un accident de vélo peut entraîner des dommages matériels mais aussi des conséquences physiques graves, voire permanentes. La reconnaissance de la faute est donc importante pour que la victime puisse obtenir une indemnisation. Nos avocats pour victimes d’accidents de vélo vous disent tout.
Accident entre un vélo et une voiture : des obligations partagées
Au Québec, les cyclistes sont tenus de respecter les mêmes règles de circulation que les automobilistes, que ce soit un vélo électrique ou non. De l’autre côté, les automobilistes ont l’obligation de partager la route avec les cyclistes.
Lorsqu’une collision survient entre un cycliste et un véhicule motorisé, les forces de l’ordre ou les assureurs analysent qui a manqué à ses obligations. Pour déterminer la responsabilité, il faut examiner les comportements au moment de l’accident. La faute peut être unilatérale ou partagée, et elle repose toujours sur l’analyse du non-respect d’une obligation légale liée au code de la route ou sur un manque de prudence.
Dans quels cas l’automobiliste est-il en tort ?
Un conducteur de véhicule motorisé peut être tenu responsable lorsqu’il n’a pas respecté les règles de prudence envers les cyclistes. La faute est souvent retenue dans les cas suivants :
- Changement de voie sans vérification de l’angle mort, surtout lorsqu’une piste cyclable est présente.
- Ouverture de portière sans s’assurer qu’un cycliste ne s’approche. Cette infraction est courante dans les zones de stationnement en bordure de rue.
- Virage à droite coupant la trajectoire d’un cycliste circulant sur une voie réservée ou dans le même sens. Le conducteur de la voiture doit céder le passage au cycliste dans ce cas.
- Non-respect de la distance minimale d’un mètre lors d’un dépassement. Cette règle vise à réduire les risques de collision latérale.
- Non-respect de la signalisation, comme un feu rouge ou un stop, au détriment d’un cycliste engagé.
Dans ces situations, l’automobiliste peut être jugé entièrement en faute. Les victimes ont alors droit à une indemnisation, que ce soit par réclamation à l’assureur du fautif ou par recours civil. En cas de blessures graves, la documentation médicale et les témoignages sont souvent décisifs.
Quand le cycliste est-il en tort ?
Le cycliste peut aussi engager sa propre responsabilité s’il enfreint les règles de circulation ou s’il adopte un comportement imprudent. Voici les cas typiques où sa faute est retenue :
- Non-respect de la signalisation, comme traverser à un feu rouge, ne pas marquer le stop à un arrêt obligatoire ou ne pas céder le passage lorsque requis.
- Circulation à contre-sens, en particulier sur une voie unidirectionnelle. Il est obligé de rouler dans le sens de la circulation, tout comme toute automobile.
- Absence de signalisation des manœuvres, notamment les changements de direction sans usage du bras.
- Circulation hors des pistes cyclables, quand celles-ci sont disponibles et accessibles (sauf en cas d’obstacle ou de danger objectif).
- Vitesse excessive en zone urbaine, surtout dans les intersections ou les zones partagées.
Un cycliste peut aussi être tenu partiellement en faute s’il a contribué à l’accident, même s’il est la partie la plus vulnérable physiquement. Une faute contributive ne prive pas nécessairement de toute indemnisation, mais elle réduit le montant alloué en proportion de la responsabilité établie.
Collision entre vélo et piéton : qui est fautif ?
Contrairement à une idée répandue, les cyclistes ne sont pas toujours prioritaires. Sur un trottoir, un cycliste est généralement en infraction, sauf s’il est âgé de moins de 14 ans ou s’il marche à côté de son vélo. S’il percute un piéton sur un trottoir ou dans un passage piéton, la faute lui reviendra presque toujours.
Sur une piste multifonctionnelle partagée, les responsabilités sont plus difficiles à trancher. Si un piéton fait un écart soudain sans avertir, il peut être tenu partiellement responsable. Si le cycliste circulait à une vitesse excessive ou sans avertir de son approche, la responsabilité peut lui incomber. Tout dépend du comportement de chacun et de la preuve disponible.
Vélo et accident avec un obstacle : responsabilité de la municipalité
Un cycliste peut aussi être blessé sans qu’un autre usager soit impliqué. Un nid-de-poule non signalé, une plaque de métal glissante, un aménagement cyclable mal conçu peuvent entraîner des chutes graves. Dans ces situations, la responsabilité peut incomber à la ville ou à l’organisme chargé de l’entretien.
La jurisprudence reconnaît qu’une municipalité a le devoir d’entretenir ses routes et ses pistes cyclables de manière sécuritaire. En cas de manquement, elle peut être tenue responsable. Toutefois, ces recours sont complexes, car la loi accorde à la municipalité certaines protections. Il faut démontrer une négligence manifeste ou un défaut d’entretien connu et non corrigé dans un délai raisonnable.
Accident entre deux cyclistes : qui doit indemniser ?
Il arrive que deux cyclistes entrent en collision. Comme pour tout accident, il faut évaluer les comportements : vitesse, distance, respect de la signalisation, usage du klaxon ou de la sonnette, … Le cycliste qui n’a pas respecté les règles ou qui a agi de manière imprudente peut être jugé responsable.
Lorsque les dommages corporels ou moraux sont sérieux, une poursuite civile peut être engagée contre l’autre cycliste. Ces dossiers se traitent devant les tribunaux civils et reposent sur les mêmes principes de preuve et de responsabilité que pour les accidents avec véhicules motorisés.
Que faire à la suite d’un accident de vélo : preuves et constat
La reconnaissance de la faute dépend fortement des éléments de preuve. Il est donc recommandé de prendre des photos de la scène, de recueillir les coordonnées de témoins et, si possible, d’établir un constat écrit ou verbal avec l’autre partie.
Un rapport de police est également utile, surtout lorsqu’il y a des blessures corporelles. Il servira à établir les circonstances et à protéger les droits des parties.
En matière civile, la victime doit démontrer que l’autre partie a commis une faute, que cette faute a causé un préjudice, et qu’il existe un lien direct entre la faute et le dommage. Il s’agit du fondement de toute réclamation en responsabilité civile extracontractuelle au Québec.
Quelles sont les indemnisations possibles en cas d’accident de vélo ?
Une fois la faute établie, la personne blessée peut réclamer une indemnisation pour ses préjudices physiques et psychologiques. Cette indemnisation peut couvrir la perte de revenus, les frais médicaux, les douleurs et souffrances, les séquelles permanentes et parfois les impacts sur la vie familiale ou professionnelle.
Le recours peut être dirigé contre un assureur privé, contre l’auteur de la faute ou, dans certains cas, contre une municipalité. Chaque dossier est unique. Les montants varient selon les circonstances, la gravité des blessures et la preuve médicale.
Un cycliste peut également avoir accès à des protections via ses propres assurances habitation ou une assurance accident. Il est utile de faire une déclaration à son assureur rapidement pour connaître l’étendue des protections disponibles.
Comment réclamer des indemnités en cas de dommages corporels suite à un accident de vélo ?
Avant toute réclamation, et si un constat amiable n’est pas possible, il est indispensable d’établir un lien clair entre la faute et le préjudice. Le cycliste ou toute autre victime doit démontrer trois éléments : une faute, un dommage, et un lien de causalité entre les deux. Cette démonstration repose sur les rapports médicaux, les témoignages, les constats, les expertises et tout document prouvant les faits et l’impact de l’accident.
Si l’accident implique un véhicule motorisé, la réclamation peut être dirigée vers la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) ou l’assurance responsabilité du conducteur du véhicule fautif. Dans ce dernier cas, une mise en demeure est souvent envoyée dans un premier temps, suivie d’un recours judiciaire si aucun règlement n’intervient.
Si le fautif est un autre cycliste ou un piéton, le recours se fait en responsabilité civile, généralement devant la Cour du Québec ou la Cour supérieure selon le montant réclamé. Les délais de prescription sont généralement de trois ans à compter de la date de l’événement.
Les recours contre les municipalités sont plus complexes : il faut démontrer que la ville connaissait le danger ou aurait dû le connaître, et qu’elle a omis d’agir dans un délai raisonnable. Un avis écrit doit être transmis à la municipalité dans les 15 jours suivant l’accident, sans quoi le droit à une indemnité pourrait être compromis.
Il arrive aussi que des protections soient disponibles via les assurances personnelles : assurance habitation, assurance responsabilité civile, assurance accident, protection contractuelle liée à une carte de crédit ou à un régime d’employeur. Certaines de ces assurances permettent de recevoir un montant forfaitaire sans avoir à prouver la faute d’un tiers.
Faites-vous accompagner par un avocat spécialisé en cas d’accident de vélo avec dommages corporels
Un accident avec un vélo qui est en tort – ou dont la faute est partagée – soulève de nombreuses questions de droit. Qui doit indemniser ? Comment prouver la faute ? Quelles preuves conserver ? Quels recours sont encore ouverts après plusieurs mois ?
Le cabinet Medlégal et ses avocats en droits de la santé accompagnent les victimes de dommages corporels causés par des accidents de vélo. Nos avocats évaluent gratuitement votre dossier et peuvent vous aider à faire valoir vos droits. Nous maîtrisons les recours civils, les réclamations contre les assureurs et les litiges impliquant la responsabilité municipale. Si vous avez été blessé dans un accident de vélo, ou si vous ne savez pas qui est en tort, contactez nos avocats en dommages corporels.






