La définition et les formes de violence conjugale demeurent encore floues pour une grande partie de la population, ce qui retarde souvent la prise de conscience et l’action. La violence conjugale est une forme spécifique de violence familiale, souvent banalisée ou cachée au sein du couple. Ce type de violence constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux de la personne. Elle dépasse largement les coups ou les agressions physiques. Comprendre ce qu’est réellement la violence conjugale et reconnaître ses différentes manifestations est une étape importante pour les victimes. C’est également le point de départ pour engager des démarches légales. Nos avocats spécialisés en violences conjugales et dommages corporels accompagnent les victimes pour faire valoir leurs droits.

Définition de la violence conjugale

La violence conjugale se définit comme un ensemble d’actes répétés, intentionnels ou non, exercés par un partenaire intime dans le but de contrôler, dominer ou maintenir un pouvoir sur l’autre. Elle peut survenir dans toutes les formes de relations amoureuses : mariages, unions libres, fréquentations ou séparations récentes. Elle ne concerne pas uniquement la violence contre les femmes, mais également les hommes. Le terme “violence conjugale” désigne aussi ce que plusieurs institutions appellent la violence entre partenaires intimes, qu’il y ait ou non cohabitation.

Ce type de violence n’est pas toujours visible. Il ne se manifeste pas uniquement par des coups ou des blessures physiques. Il peut être psychologique, verbal, économique, sexuel ou même technologique. L’emprise exercée sur la victime est souvent progressive. Ce qui rend la situation difficile à identifier, c’est l’alternance entre les moments d’abus et les périodes de calme ou de réconciliation.

Formes et types de violence conjugale

La violence conjugale prend plusieurs formes. Celles-ci peuvent coexister, se superposer ou évoluer au fil du temps. Chaque forme agit comme un levier de contrôle sur la victime. Le gouvernement du Québec reconnaît officiellement plusieurs manifestations de violence conjugale et en fait la prévention un axe prioritaire. Voici ces principales formes de violence conjugale.

Violence physique

Il s’agit de toute agression qui porte atteinte à l’intégrité corporelle de la victime. Elle inclut les coups, les gifles, les étranglements, les brûlures, les morsures, les bousculades, les secousses, ou encore l’utilisation d’objets pour frapper. Certains actes de violence physique ne laissent pas de traces visibles, ce qui complique leur signalement. En effet, la violence physique peut également s’exprimer par la privation de soins, la séquestration ou l’exposition à des situations dangereuses. Elle est tout de même la forme la plus facilement identifiable, mais n’est souvent qu’une des multiples dimensions de l’emprise exercée. 

Violence psychologique

La violence émotionnelle ou psychologique est une forme de violence souvent invisible, mais particulièrement destructrice. Elle comprend les critiques constantes, les menaces, la manipulation, la culpabilisation, les menaces de suicide pour empêcher une séparation, les regards intimidants, le contrôle des émotions ou des faits et gestes, et l’isolement. Le but est d’instaurer la peur, la confusion et le doute dans l’esprit de la victime. Ce type de contrôle entre partenaires crée un climat émotionnel instable et atteint progressivement la résistance psychique et renforce la dépendance.

Violence verbale

La violence verbale est constituée d’insultes, de moqueries, d’humiliations, de cris, de paroles blessantes ou dénigrantes. Elle est souvent minimisée, mais elle a des effets cumulatifs graves sur la santé mentale. Les propos répétés qui rabaissent ou déstabilisent sont utilisés pour affaiblir la victime et réduire son estime personnelle.

Violence sexuelle

Dans un contexte de violence conjugale, la violence sexuelle comprend toute activité sexuelle imposée sans consentement libre et éclairé. Cela inclut le viol conjugal, les attouchements non désirés, l’imposition de pratiques sexuelles dégradantes, les rapports forcés sous l’effet de la peur ou du chantage, ou encore la privation de contraception. Elle peut aussi s’exprimer par le contrôle de la sexualité, la jalousie pathologique ou la surveillance du corps. La loi québécoise reconnaît que le consentement ne peut jamais être présumé dans un contexte de domination conjugale.

Violence économique

Ce type de violence a pour but de priver la victime d’autonomie financière. Elle se manifeste par le contrôle des revenus, la confiscation des cartes de crédit, l’obligation de justifier les achats, l’interdiction de travailler ou de poursuivre des études, ou encore l’endettement forcé. Le contrôle financier au sein du couple est utilisé pour rendre la victime dépendante, incapable de quitter le foyer sans perdre sa sécurité matérielle.

Violence sociale

La violence sociale consiste à isoler la victime de son entourage : amis, collègues, famille. L’agresseur critique ou dévalorise les personnes proches, sabote les relations ou interdit tout contact extérieur. Ce type d’isolement a pour effet de couper la victime de son réseau de soutien, ce qui rend toute tentative de départ plus difficile. Il s’agit d’un des moyens les plus efficaces pour maintenir l’emprise.

Violence spirituelle ou religieuse

Cette forme est moins évoquée, mais elle existe. Elle vise à ridiculiser ou interdire les croyances religieuses de la victime, ou encore à imposer une vision spirituelle contraire à la sienne. Elle peut aussi consister à utiliser des préceptes religieux pour justifier l’autorité de l’agresseur ou pour interdire la séparation. Elle atteint l’identité profonde de la victime, en portant atteinte à ses valeurs ou à ses repères spirituels.

Cyberviolence conjugale

La technologie est de plus en plus utilisée pour surveiller, contrôler ou harceler la victime. La cyberviolence inclut l’espionnage des téléphones, la surveillance des courriels, l’accès non autorisé aux comptes personnels, la publication de contenu humiliant en ligne, ou encore la géolocalisation forcée. Dans certains cas, la menace de divulguer des images intimes est utilisée pour faire pression.

Pouvoir et contrôle coercitif

Il s’agit d’un mode opératoire global et insidieux, dans lequel l’agresseur adopte une stratégie continue de domination. Il ne s’agit pas d’actes ponctuels, mais d’un ensemble de comportements : imposition de règles strictes, contrôle du temps, des vêtements, des relations, surveillance constante. Le contrôle coercitif est aujourd’hui reconnu comme un facteur de danger élevé pouvant conduire à l’homicide conjugal.

Violence administrative ou juridique

Appelée parfois « violence post-séparation », elle survient lorsque l’agresseur utilise les procédures légales (garde d’enfants, pensions, signalements, plaintes abusives) pour harceler ou maintenir son contrôle sur la victime. Ce phénomène est fréquent dans les situations de séparation conflictuelle, et peut prolonger considérablement l’emprise.

Violence parentale instrumentale

L’agresseur utilise les enfants pour contrôler ou manipuler l’autre parent. Cela peut passer par des menaces d’enlèvement, du dénigrement parental devant les enfants, l’exploitation émotionnelle des enfants ou encore le non-respect délibéré des ententes de garde.

Le cycle de la violence conjugale

Les cas de violence suivent souvent une structure cyclique, même si la fréquence et l’intensité varient selon les couples. C’est une dynamique répétitive qui permet à l’agresseur de maintenir son emprise sur la victime. Il se compose généralement de quatre phases :

  1. Phase d’accumulation de tension : l’agresseur crée un climat de crainte et de menace, souvent par des silences lourds, des regards menaçants ou une mauvaise humeur. La victime ressent une tension croissante. L’agresseur devient irritable, impatient, colérique. La victime tente de minimiser les conflits pour éviter une explosion.
  2. Phase d’agression : l’agresseur utilise la violence pour diminuer, blesser ou humilier sa partenaire. La victime ressent de la peur, de la honte, de la colère, de l’injustice, de l’impuissance ou de la tristesse. C’est le moment de l’agression. Elle peut être brève mais intense.
  3. Phase de justification ou culpabilisation : l’agresseur cherche à minimiser l’acte, à nier sa responsabilité ou à inverser les rôles. Il peut accuser la victime d’avoir “provoqué” la situation. La victime doute de ses propres perceptions et accepte les justifications de l’agresseur.
  4. Phase de réconciliation : l’agresseur cherche à regagner la confiance de la victime en se montrant gentil, en offrant des cadeaux ou en promettant de changer. La victime reprend espoir et croit aux promesses de l’agresseur.

Ce cycle peut durer des années. À chaque répétition, la phase de réconciliation tend à disparaître, laissant place à une violence de la part du partenaire qui ne cesse pas.

Conséquences de la violence conjugale

Les répercussions sont multiples. La violence conjugale provoque des traumatismes physiques, des blessures, parfois irréversibles. Sur le plan psychologique, elle entraîne de l’anxiété, un isolement, de la dépression, un effondrement de l’estime de soi. Les troubles du sommeil, les comportements autodestructeurs et les pensées suicidaires sont fréquents. Chez les enfants, les effets peuvent être graves, même s’ils ne sont pas directement touchés : troubles du développement, agressivité, repli, peur chronique. La violence à l’égard des femmes reste encore aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique, même si les hommes sont également touchés.

Que faire si vous êtes victime

Il est possible de sortir de cette situation. Cela commence par la reconnaissance des faits. Vous n’êtes pas responsable de ce que vous subissez. Vous avez le droit d’être protégé(e). Il existe des ressources d’hébergement, des lignes d’écoute, des intervenants spécialisés. Si vous êtes en danger immédiat, appelez le 911. Vous pouvez également porter plainte auprès des autorités ou consulter un avocat pour engager des procédures civiles.

Pour faire valoir vos droits, un avocat en dommages corporels et moraux peut vous accompagner. Il évaluera les préjudices subis, vous conseillera sur les recours possibles et vous guidera à chaque étape. L’aide juridique peut également être accessible selon votre situation financière.

Faites appel à un avocat pour défendre vos droits en cas de violence conjugale

La violence conjugale prend des formes multiples, parfois invisibles. Elle suit un cycle destructeur qui isole et affaiblit. Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, ne restez pas seul(e). La violence contre un partenaire n’a aucune justification. Elle doit être identifiée, dénoncée et traitée légalement. Pour contrer la violence conjugale, il faut un accompagnement juridique solide, dès les premiers signes d’agression. Contactez un avocat spécialisé. 

Chez Medlégal, nous accompagnons les victimes de violence conjugale à Montréal dans toutes leurs démarches juridiques. Nous évaluons les dommages corporels subis et vous aidons à obtenir réparation.

Articles Recommandés